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SIMON DESROCHES
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03 janvier 2024

Indre-et-loire : Maxence ajuste sa visée sur les JO paralympique 2028

La section d’Indre-et-Loire se mobilise pour soutenir le jeune athlète handisport Maxence Dupont. Parmi les meilleurs de sa discipline, le para-tir en fauteuil, il espère perfectionner son équipement et poursuivre sa progression, pour les JO de Los Angeles.


Le quotidien de Maxence Dupont ressemble à celui de nombreux jeunes hommes de son âge : à 27 ans, il travaille comme développeur informatique au sein du ministère des Armées, il aime sortir avec des amis et jouer aux jeux vidéo. Mais ce qui le passionne et l’anime le plus, c’est son sport : le tir sportif. Fort d’une dizaine d’années d’entraînement, il tire aujourd’hui à 10 mètres à la carabine à plomb et à 50 mètres à la carabine 22 long rifle.

Toutes les trois semaines environ, il quitte Bordeaux, sa ville de résidence, pour rejoindre Tours, sa ville d’origine, pour des séquences d’entraînement intensives : « avec le travail, je ne peux pas m’entraîner au jour le jour. Donc je remonte à Tours pour rejoindre le site où la fédération organise une semaine de stage par mois. Et là, je tire du matin au soir ! », explique-t-il. Un rythme qui lui permet d’ajuster sa technique.

Maxence est atteint depuis sa naissance de dystrophie musculaire ou myopathie de Becker. Cette maladie entraîne des difficultés motrices, associées à une perte progressive de la force musculaire. Depuis ses 11 ans, il a besoin d’un fauteuil pour se déplacer. Un fauteuil adapté est également indispensable pour pratiquer sa discipline.

Une progression très prometteuse

S’adonner au sport lui permet de lutter contre l’immobilisme potentiel de ses membres supérieurs. C’est à l’âge de 18 ans qu’il découvre le tir à la carabine grâce à un ami de son père. Très vite passionné, Maxence atteint rapidement un niveau suffisant pour concourir en compétition, d’abord à l’échelon départemental, puis régional, pour atteindre le niveau national dès 2015 et international en 2022. Cette progression régulière lui vaut d’être inscrit sur la liste des sportifs de haut niveau dans la catégorie Élite pour la période 2023-2024.

« On parle de sport paralympique, mais le para-tir n’est pas pour autant placé sous la tutelle de la fédération handisport », précise son père, Thierry Dupont, militaire de carrière et décoré de la Légion d’honneur. « C’est un sport que la Fédération française de tir a décidé d’intégrer. » La Fédération soutient Maxence depuis 2018, en lui permettant de rejoindre des collectifs nationaux, puis d’accéder à des sélections internationales. Mais il lui a manqué très peu pour obtenir son billet pour 2024, l’obligeant à modifier sa visée sur 2028.

La précision passe par un équipement adapté

« On se projette sur 2028, les JO de Los Angeles, car Maxence est jeune et continue de progresser », observe son père. « Il n’a pas eu les points suffisants pour être sélectionné pour 2024, mais à ce niveau, ça se joue dans un mouchoir de poche... il lui manquait quelques dixièmes de points sur 600. » Dérisoire, mais c’est le jeu du très haut niveau. Afin d’améliorer encore la précision de son tir, Maxence a besoin d’un équipement adapté, comme c’est le cas de tous les adeptes du para-tir. Certains tirent avec la bouche, d’autres avec un moignon... Maxence, lui, utilise un fauteuil équipé de supports pour soutenir son arme, car il n’a pas de force musculaire.

Sa famille vient de l’aider sur son projet d’acquisition d’un nouveau fauteuil, pour un coût d’environ 9 000 €. Sans compter la carabine, qu’il faudra changer afin de se hisser au meilleur niveau et dont le prix avoisine les 5 000 €. « La Fédération participe à la vie sportive du club, finance l’entraînement, les stages, les compétitions internationales... mais pas les équipements des sportifs », constate le père de Maxence. Pour l’aider dans sa quête de médaille paralympique, il est aujourd’hui indispensable de trouver des sponsors.


Un appel aux dons est lancé

La section d’Indre-et-Loire souhaite accompagner Maxence dans ses objectifs. Elle vient de lancer un appel aux dons, afin de recueillir la somme nécessaire pour compenser l’achat du fauteuil spécifique et de la carabine adaptés à la pratique de haut niveau. L’effort financier (près de 12 000 €, une fois les aides déduites) est pour l’instant essentiellement supporté par le jeune sportif.

Le palmarès du jeune champion

- 4 fois champion de France en individuel à 10 et 50 m.

- 1 fois champion du monde par équipe à 10 m.

- Membre du collectif B de l’équipe de France de la Fédération française de tir, pour participer aux compétitions internationales.

 



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